En pratique gynéco et Handigynéco

Les praticiens médicaux en général, et les sages-femmes en particulier n’ont encore que peu recours à la zoothérapie investie principalement par les soignants paramédicaux ou les équipes médico-sociales. En gynécologie, l’utilisation de chien détecteur de cancer dans un programme d’étude de l’Institut Curie est diffusée dans les médias grand public depuis plusieurs années mais reste confidentiel malgré des publications scientifiques majeures et confirmant des résultats pouvant aller jusqu’à 100% de réussite de détection. La publication historique présentant cette possibilité date pourtant de 1989 dans la prestigieuse revue The Lancet.  

Toujours en recherche de solutions pouvant faciliter la tolérance des examens gynécologiques, parfois invasifs et/ou désagréables, tout en pouvant être douloureux, je me suis formé à l’hypnose médicale que je mets chaque jour au service de mes patientes (pour les poses de dispositifs intra-utérins par exemple). Je l’utilise fréquemment en distraction de l’attention. Formé à l’accueil et au suivi des femmes en situation de handicap (Handigynéco), cela m’a amené à réfléchir à d’autres options, notamment quand le canal de communication habituel de la parole est limité, voire impossible. La formation coïncidant avec l’arrivée quelques mois plus tôt de notre berger australien dans notre famille, l’idée de la zoothérapie pour ces publics m’est apparue. Je me suis alors rappelé que j’utilisais déjà partiellement cette approche dans ma pratique.

Par exemple, je propose, lors des séances de préparation à la naissance, aux femmes ayant des animaux de s’en occuper pendant la première phase du travail d’accouchement sur le temps d’attente à domicile avant le départ en maternité. La présence de leur animal peut en effet faciliter la gestion de la douleur liée aux contractions utérines.

Ma pratique m’a également conduit à utiliser l’animal lors de séances d’hypnose. J’ai pu ainsi faire évoquer le souvenir des naissances de chiots par une ancienne éleveuse de cavaliers King Charles lors d’un nettoyage de pessaire à domicile. Chez des femmes possédant un chat, je peux leur proposer d’imaginer que celui-ci est là et qu’il ronronne dans leurs bras.

Proposer des consultations gynécologiques assistées d’un animal peut donc ne pas être réservé qu’à un public avec un handicap. Pourquoi ne pas proposer une ambiance sonore adéquate pour renforcer l’imaginaire lorsqu’il est proposé de penser à un chat qui ronronne (« ron ron thérapie ») ? 

C’est à partir de ces idées premières que j’ai décidé de me former à l’Institut Français de Zoothérapie (IFZ) pour développer cette approche.

Aquariophile depuis plus de 30 ans, je sais que des chirurgiens-dentistes installent un aquarium dans leur salle d'attente et/ou leur cabinet de consultation pour le calme et la détente qu'il peut amener. Je devrais pouvoir vous proposer un univers aquatique prochainement.

L'accompagnement des soins gynécologiques par la présence de l'animal n'est pas soumis à un complément d'honoraires.